LIBREVILLE : Emmanuel Macron a atterri mercredi 1er mars au Gabon, première étape d’une tournée africaine qui conduira également le président français en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo.
Le voyage de Macron, son premier dans les quatre pays en tant que président, fait suite à une nouvelle politique africaine et se concentre loin des anciennes colonies françaises en difficulté dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, où le sentiment anti-français se développe.
L’insécurité croissante y a alimenté les coups d’État militaires au Mali et au Burkina Faso, deux foyers d’activités djihadistes, où la junte au pouvoir s’est heurtée à la France ainsi qu’à d’autres alliés régionaux et occidentaux.
Macron a annoncé le retrait des troupes françaises du Mali il y a un an après que sa junte a commencé à travailler avec des mercenaires russes, tandis que le Burkina Faso a mis fin le mois dernier à un accord militaire avec la France.
Dans un discours prononcé lundi, Macron a proposé une nouvelle approche, promettant que les bases militaires françaises en Afrique seraient gérées en coopération avec des pays hôtes avec moins de troupes françaises sur le terrain.
Il a également déclaré que le voyage en Afrique de cette semaine ne serait pas politique et son ordre du jour, qui comprend un discours lors d’une réunion de haut niveau sur les forêts à Libreville jeudi, suggère que l’accent sera mis sur l’environnement, la culture et la recherche scientifique.
Bien que seuls deux des arrêts de Macron, le Gabon et le Congo, soient d’anciennes colonies françaises, certains à Libreville, la capitale du Gabon, étaient sceptiques quant à ses motivations.
« Que fait Macron au Gabon ? Est-ce qu’il vient ramasser la forêt ou soutenir (le président) Ali Bongo ? a demandé Kevin, un technicien de 39 ans qui n’a pas voulu donner son nom complet.
“Si Macron veut soutenir la famille Bongo, nous nous soulèverons”, a-t-il déclaré. “Le Gabon est un pays indépendant. Ce n’est pas la France qui nomme le président du Gabon.”
Pendant ce temps, en République démocratique du Congo, des centaines de personnes ont manifesté devant l’ambassade de France dans la capitale Kinshasa pour dénoncer le soutien présumé de la France au Rwanda, que le Congo accuse de soutenir un groupe rebelle. Le Rwanda le nie.
Macron doit s’envoler pour l’Angola jeudi soir, le Congo vendredi et la RDC samedi.